Le cadre psychanalytique
Rappelons-nous la formule de Pierre Fédida, c’est à la situation analytique d’instaurer la castration. Celle-ci se soutient d’un cadre, de règles, énoncées depuis Sigmund Freud et peaufiner par les psychanalystes d’hier à aujourd’hui. Deux
règles fondamentales de la cure me semblent garantir cette fonction d’instaurer la castration :
- la règle de l’association libre dont nous avons vu la fonction essentielle dans la rencontre de l’être avec sa division (elle sera détaillée ci-dessous).
- La règle des séances manquées
La règle des séances manquées consiste à demander au patient de régler les séances auxquelles il n’a pas assisté, ce qui n’est pas sans réveiller régulièrement les foudres de quelques uns. Cette règle, bien que difficile à manier pour le clinicien, est néanmoins nécessaire. Elle permet de réveiller l’être à sa haine, sa colère et de la parler en séance. La fonction première de cette règle est de marquer l’existence de la faille, du manque. Elle permet aussi, lorsqu’elle fonctionne, de déloger le moi de son illusion de toute-puissance et de contrôle («
Je paie pour la prestation »). Accepter de régler une séance où l’on n’est pas venu sort de la logique habituelle de tout un chacun. Si le clinicien parvient à faire céder le patient sur cette résistance là, si, par transfert et par son désir de savoir il accepte d’entendre autrement le cadre de la cure, cela propulse la
cure vers l’avant. Par effet de castration, comme toujours.
Enfin, le cadre, comme nous le rappelle Pierre Fédida, assure une fonction dans la cure également de part le lieu, l’espace et le temps qui le définissent et qui imposent une rupture socioculturelle nécessaire à la traversée psychanalytique.